L'histoire de Gabrielle

Gabrielle était une militante dévouée des droits de la personne en Haïti, répondant aux besoins de sa communauté en première ligne. Elle a défendu les victimes d’agressions sexuelles, alphabétisé les femmes et les jeunes filles et distribué du matériel hospitalier, pour ne citer que quelques exemples.
Bien connue pour son leadership communautaire, Gabrielle a été invitée à prendre la parole en tant que conférencière à l’université de Toronto. Pendant ce temps, les tensions politiques augmentaient en Haïti et elle faisait l’objet de menaces croissantes pour avoir soutenu des victimes de violence. Elle a décidé que rester au Canada était l’option la plus sûre pour elle, sa fille de 10 ans et son fils de 4 ans.
En juillet 2024, Gabrielle a demandé le statut de réfugié, ce qui a ouvert un nouveau chapitre dans l’histoire de sa famille. « Je n’étais pas prête. J’ai tout laissé derrière moi parce que je n’avais pas l’intention de rester. Je ne savais pas comment j’allais faire ».
L’IRCC lui a fourni une chambre temporaire dans un hôtel d’Ottawa. C’est là qu’elle a été présentée à Fatme, du Y, qui lui a expliqué le soutien dont elle pourrait bénéficier. « Lorsque vous déménagez, la première personne que vous rencontrez décide de ce que sera votre prochaine étape. Je suis éternellement reconnaissante à Fatme d’être un être humain si gentil. »
L’équipe des services à l’emploi et aux nouveaux arrivants du Y a aidé Gabrielle à structurer son curriculum vitae et lui a communiqué des informations précieuses sur la vie au Canada, notamment sur la façon d’obtenir une carte d’autobus et de s’habiller pour l’hiver. Gabrielle voulait rendre service au Y. Après avoir obtenu son permis de travail, elle a décidé de devenir bénévole au sein de l’équipe.
Quelques semaines plus tard, un poste de spécialiste du service à la clientèle s’est ouvert au centre d’accès à l’emploi du Y. Gabrielle a saisi l’occasion de poser sa candidature et a officiellement commencé son premier emploi au Canada. « J’ai pleuré de joie parce que tout ce dont j’avais besoin, c’était d’une chance, et c’est exactement ce que le YMCA m’a donné - une chance de recommencer à zéro. »
J’ai pleuré de joie parce que tout ce dont j’avais besoin, c’était d’une chance, et c’est exactement ce que le YMCA m’a donné - une chance de recommencer à zéro.
—Gabrielle
Il n’a pas été facile de trouver un logement, mais Gabrielle a fait preuve de diligence et sa demande a finalement été acceptée en mars 2025. La plupart de ses ressources étant consacrées au loyer et à l’éducation de ses enfants, elle n’était pas en mesure de meubler seule son appartement. Mais son équipe l’a soutenue en faisant don de ce dont elle n’avait pas besoin. « Mon appartement est bien meublé grâce à mes collègues. Tout le monde a apporté quelque chose. »
Gabrielle a de nombreux objectifs pour l’avenir. Elle souhaite devenir résidente permanente avec ses enfants. Elle travaille à la construction d’espaces communautaires pour les Haïtiens à Ottawa. Elle envisage de reprendre un jour des études de travail social ou de droit, la justice sociale étant toujours son moteur.
« Repartir à zéro dans un nouveau pays n’est jamais facile, surtout quand on est mère monoparentale de deux enfants, mais j’ai la chance d’avoir les bonnes personnes à mes côtés. Je me sens vraiment bénie pour tout ce qui m’a été donné, et je suis enthousiaste pour l’avenir. »